Sweetohm

Michel Casabianca


Ce document présente une brève introduction à XML, les outils Java de développement ainsi que des exemples de mise en oeuvre de XML.

Introduction à XML

Origines

XML (eXtensible Markup Language) est né du constat que le HTML n’est pas adapté aux futures exigences de l’internet. Des ingénieurs ont alors eu l’idée de remplacer le HTML par SGML (Standard Generalized Markup Language), seul système capable à l’époque de succéder au HTML.

Jon Bosak, qui travaillait pour Sun, a alors été chargé par le W3C de “mettre le SGML sur le web”. Le travail de définition de ce qui allait devenir le XML (suggestion du gourou SGML James Clark) a duré onze semaines (de la fin août 1996 à novembre de la même année, date de publication du premier draft). Les finitions ont pris encore une année et la version 1.0 de la norme a été publiée en février 1998.

L’idée du groupe de travail du W3C était de créer un langage de balisage hypertexte aussi simple à apprendre et utiliser que le HTML et aussi puissant que le SGML. C’est une démarche similaire qui a conduit Sun à développer Java (simplification du C++).

Caractéristiques de XML

XML reprend donc les principales caractéristiques qui font la puissance de SGML :

  • L’utilisateur est libre de créer son propre jeu de balises (ou éléments).
  • Il en définit la syntaxe dans un fichier séparé, appelé DTD (pour Document Type Definition).
  • Il est possible d’inclure la DTD dans l’en tête du fichier XML lui-même (document stand alone) ou même de créer des documents sans DTD.
  • Un fichier XML est dit bien formé s’il se conforme à la syntaxe générale du XML (par exemple, tout élément ouvert doit être refermé).
  • Un fichier XML sera dit valide s’il est bien formé et est conforme à la syntaxe définie dans sa DTD.

Comparaison avec HTML

Pour comprendre l’intérêt du XML, on peut le comparer au HTML qui a le mérite d’être connu de tous. Pour la démonstration, je prendrai l’exemple d’un répertoire d’adresses.

Voici l’allure du fichier HTML :

<html>

 <head><title>R&#233;pertoire</title></head>

 <body>
  <center><h1>Mon r&#233;pertoire</h1></center>
  <h2>Michel Casabianca</h2>
   <p>Expert Java et XML (In-Fusio)</p>
   <p><bf>Adresse:</bf></p>
   <p>23, parvis des Chartrons<br>
      33074 Bordeaux</p>
   <p>Téléphone: 05.56.79.92.00</p>
   <p>Mobile: 06.81.71.72.44</p>
   <p>email: michelc@in-fusio.com</p>
   <p>www: www.in-fusio.com</p>
  </body>

</html>

Le moins que l’on puisse dire est que le source HTML n’est pas particulièrement clair !

Voici maintenant l’allure du fichier XML :

<?xml version="1.0" encoding="iso-8859-1"?>

<!DOCTYPE repertoire PUBLIC "-//CASA//DTD repertoire//FR" "repertoire.dtd">

<repertoire>

 <personne>
   <prenom>Michel</prenom>
   <nom>Casabianca</nom>
   <qualite>Expert Java et XML</qualite>
   <entreprise>In-Fusio</entreprise>
   <adresse lieu="travail">
     <rue>23, parvis des Chartrons</rue>
     <cp>33074</cp>
     <ville>Bordeaux</ville>
     <pays>France</pays>
     <telephone>05.56.79.92.00</telephone>
     <mobile>06.81.71.72.44</mobile>
     <email>michelc@in-fusio.com</email>
     <www>www.in-fusio.com</www>
   </adresse>
 </personne>

</repertoire>

Ce source XML contient les mêmes informations, mais il présente les avantages suivants :

  • Il ne mélange pas l’information contenue dans le document et sa présentation comme le fait le HTML. Par exemple, l’élément <title> du HTML contient de l’information exploitable alors que l’élément <center> ne sert qu’à indiquer une mise en forme. La rédaction du contenu et sa mise en forme correspondant à deux métiers différents, il n’est pas logique de les mélanger.
  • Cette séparation du contenu et de la forme permet d’extraire des informations du document. Une application peut en effet faire une liste des entrées du répertoire (pour les injecter dans une base de données par exemple) si elle sait que le nom d’une personne est encadré par un élément <nom>, son prénom par un élément <prenom>, etc. Cette tâche peut être réalisée de manière fiable et standard par un parser XML.

Document Type Definitions

On peut fixer la grammaire d’un type de document à l’aide d’une DTD (pour Document Type Definition). Celle de notre exemple de répertoire permet d’imposer que toute entrée comporte un nom et un prénom, une qualité, etc. Pour notre répertoire, cette DTD pourrait ressembler à la suivante:

<?xml version="1.0" encoding="iso-8859-1"?>

<!ENTITY % lieux "travail | domicile | vacances">

<!ELEMENT repertoire (personne+)>

<!ELEMENT personne (prenom, nom, qualite, entreprise, adresse+)>

<!ELEMENT prenom (#PCDATA)>
<!ELEMENT nom (#PCDATA)>
<!ELEMENT qualite (#PCDATA)>
<!ELEMENT entreprise (#PCDATA)>

<!ELEMENT adresse (rue, cp, ville, pays, telephone, mobile?, email?, www?)>
<!ATTLIST adresse lieu (%lieux;) "travail">

<!ELEMENT rue (#PCDATA)>
<!ELEMENT cp (#PCDATA)>
<!ELEMENT ville (#PCDATA)>
<!ELEMENT pays (#PCDATA)>
<!ELEMENT telephone (#PCDATA)>
<!ELEMENT mobile (#PCDATA)>
<!ELEMENT email (#PCDATA)>
<!ELEMENT www (#PCDATA)>

Un document muni d’une DTD peut être validé ce qui certifie qu’il est conforme à son type. Les DTDs du standard sont cependant relativement pauvres (on ne peut par exemple pas imposer qu’un champ soit un nombre entier). Pour aller plus loin, on peut utiliser Schema qui propose des conditions beaucoup plus fines pour les types de document.

Feuilles de style

Bien sûr, on peut se poser la question de savoir comment on peut visualiser un fichier XML dans la mesure où les balises ne donnent aucune indication sur la présentation du document. Pour pouvoir afficher un fichier XML, il faut donc lui associer une feuille de style. Celle-ci permet de le transformer en un document (HTML ou autre) que l’on peut afficher.

Transformation XSLT

XSLT (eXtensible Style Language, Transformation) est un standard du W3C permettant de transformer un fichier XML en un autre fichier, XML ou d’un autre format (HTML, PDF ou Texte par exemple). Un fichier XSL est lui-même un fichier XML opérant une transformation sur l’arbre du document XML.

Une feuille de style XSLT est essentiellement constituée de templates. Un template transforme un élément XML en un texte quelconque dans le document résultant (par exemple en un tag HTML). Pour transformer un nom de notre répertoire en un tag <h2>, nous pourrions définir le template suivant:

<xsl:template match="nom">
  <h2><xsl:apply-templates/></h2>
</xsl:template>

On aura compris que la modification de la présentation de la page n’implique que la modification de la feuille de style (et non de chaque fichier HTML, ce qui peut devenir un cauchemar pour de gros sites).

XSLT va cependant plus loin que d’autres langages de feuille de style (comme CSS) car il permet de manipuler la structure du document. On peut ainsi générer automatiquement un index de notre répertoire et le trier par ordre alphabétique par nom ou entreprise par exemple.

On peut aussi transformer un fichier XML de type A en un document de type B, passant ainsi d’une DTD à une autre (si les informations sont compatibles). XSLT est donc aussi un langage de transformation entre DTD.

Échange de données textuelles entre programmes

XML va beaucoup plus loin que HTML car son champ d’application ne se borne pas aux documents texte. Du fait que l’on peut y extraire des informations de façon fiable, il permet l’échange d’information entre programmes.

Cette utilisation de XML a de beaux jours devant elle car un fichier XML présente de nombreux avantages sur un fichier binaire ou texte “plat”:

  • Il est indépendant de la plateforme (il utilise l’encodage Unicode pour les caractères).
  • Il est indépendant du langage de programmation.
  • Il est manipulable par un simple éditeur de texte.
  • Les outils pour le manipuler sont standards (les parsers XML sont légions et on en trouve pour quasiment tous les langages de programmation).

Par exemple, XML-RPC permet d’appeler des méthodes sur une machine distante grâce à un protocole utilisant XML. Il présente, par rapport à RMI par exemple, l’avantage d’être indépendant du langage (alors que RMI est lié à Java) et de la plateforme.

XML est très utilisé comme format de données textuelles, voir les exemples de mise en oeuvre à la fin de cet article pour des applications concrètes.

Standards dérivés


Un intérêt de XML est donc l’échange d’informations. Pour que cet échange soit possible, il faut que les acteurs d’un secteur se mettent d’accord sur une DTD commune.

On voit donc émerger quotidiennement de nouvelles spécifications pour toutes sortes de domaines d’activité (allant de la notation musicale au commerce électronique).

Il a ainsi été définit un standard pour la notation de formules mathématiques : http://www.w3.org/TR/REC-MathML/. IBM propose un http://www.software.ibm.com/network/techexplorer/ pour visualiser des formules écrites dans ce format et Amaya permet de les visualiser depuis peu.

Cependant, il risque d’apparaître un problème : celui de la multiplication des DTD concurrentes nuisant à toute standardisation (voir l’article http://www.xmltechno.com/focus/2000_08_28_standards/standards_xml_p1.cfm). On peut néanmoins espérer que l’on remédie à cette situation, pour plusieurs raisons :

  • XSLT permet de convertir un document vers une autre DTD. Si les informations contenues dans les documents sont semblables, la conversion devrait être possible dans la plupart des cas (seule l’expérience nous le dira).
  • Il est très probable qu’une sélection s’opère rapidement et qu’il ne reste qu’un seul format dans chaque domaine d’activité (ou un petit nombre de formats inter-opérables).

C’est à mon sens le seul nuage assombrissant l’avenir de XML.

APIs

Le langage XML étant un standard, il permet l’échange d’informations entre applications. L’étape suivante est en toute logique la standardisation de l’API des parsers (composants logiciels permettant d’accéder facilement aux données contenues dans un document XML). C’est le but de SAX (Simple API for XML) et de DOM (Document Object Model).

SAX

Le principe du parser SAX est simple : on lui raccorde des objets dont les méthodes (implantant des interfaces précises) sont appelées par le parser lorsque certains évènements se produisent au cours du parsing du fichier XML.

La norme SAX (en version 2) définit ainsi quatre interfaces :

ContentHandler : le parser appelle ses méthodes pour rendre compte des évènements relatifs au document. Elle définit , entre autre, les méthodes suivantes :

  • startDocument() : lorsqu’il ouvre un nouveau document
  • startElement() : lorsqu’il rencontre un nouvel élément
  • characters() : lorsqu’il rencontre du texte

ErrorHandler : ses méthodes sont appelées lorsque le parser rencontre des warnings ou des erreurs. Elle permet par conséquent au développeur de décider de l’attitude à adopter en cas d’erreur (arrêter le parsing ou non).

DTDHandler : ses méthodes sont appelées lors du parsing de la DTD du document.

EntityResolver : son unique méthode resolveEntity() renvoie une URL pour une URI donnée. Utile pour la gestion des catalogues par exemple.

SAX est très rapide et peu gourmand en mémoire, mais il ne permet pas de manipuler l’arbre du document lors du parsing (il ne fait que consommer les données). La norme permet d’écrire des applications indépendantes du parser utilisé (en prenant quelques précautions décrites plus loin dans ce document).

DOM

DOM (Document Object Model) permet de représenter un document XML sous forme d’un arbre d’objets en mémoire. Il définit une API pour parcourir et modifier l’arborescence.

DOM est donc tout indiqué pour des applications modifiant l’arbre du document (comme un éditeur graphique de fichiers XML).

Cependant, DOM soufre d’un certain nombre de défauts :

  • Il est lent : à tel point que la plupart des processeurs XSLT (qui pourtant seraient une application toute indiquée du DOM) implantent leur propre modèle objet en mémoire.
  • Il est gourmand en mémoire : chaque noeud (y compris ceux d’attributs et de blancs) contient une référence vers le noeud parent, suivant, précédent, premier et dernier fils, document le contenant, son nom, sa valeur, données utilisateur et quelques drapeaux.
  • La norme est incomplète : elle ne définit pas, entre autre, comment on récupère le document. Chaque parser implante donc sa propre API. Il est par conséquent impossible d’écrire du code indépendant du parser utilisé. On est amené à écrire des classes “wrapper” implantant une interface commune pour chaque parser supporté (on pourra par exemple consulter le code source du processeur XSLT XSL:P).

Java API for XML Parsing

Sun a mis au point l’API pour le parsing XML afin de résoudre les problèmes de dépendance du code au parser évoqués ci-dessus. Son API est une enveloppe pour rendre le code d’une application XML indépendante du parser utilisé. Elle encapsule la création et le paramétrage des parsers SAX et DOM.

Par exemple, pour créer un parser SAX validant et implantant les espaces de nommage, on utilisera le code suivant :

SAXParser parser;
HandlerBase handler = new MyHandlerBase();
SAXParserFactory factory = SAXParserFactory.newInstance();
factory.setNamespaceAware(true);
factory.setValidating(true);
try {
  parser = factory.newSAXParser();
  parser.parse("http://monserveur/mondocument.xml", handler);
} catch(SAXException se) {
  // gestion des erreurs
} catch(IOException ioe) {
  // gestion des erreurs
} catch(ParserConfigurationException pce) {
  // gestion des erreurs
}

Ce code est totalement indépendant du parser utilisé et fonctionnera avec tout parser conforme à l’API JAXP. JAXP définit aussi un mécanisme semblable pour instancier et paramétrer un parser DOM.

Le parser de Sun et les principaux parsers XML en Java implantent cette API et il est très probable que tous les autres fournisseurs suivent cet exemple.

Outils pour XML

Je vous propose maintenant de faire un tour d’horizon des principaux outils XML tournant sur plateforme Linux (pour l’essentiel des outils Java). Un tel référencement ne peut prétendre être exhaustif car le nombre d’outils disponible est très important et augmente sans cesse. Pour des listes exhaustives et régulièrement mises à jour, on pourra consulter la page http://www.stud.ifi.uio.no/~lmariusg/linker/XMLtools.html (concernant exclusivement les outils libres) ou encore le site http://www.xml.com/resourceguide qui recense aussi les outils propriétaires. D’autre part, l’article http://www.xmltechno.com/outils/01_intro_p1.cfm recense les principaux outils XML pour l’ensemble des langages de programmation et des plateformes.

Le projet xml.apache.org

Le projet xml.apache.org a pour objectif de fournir des solutions XML de qualité en Open Source, de faire suivre les observations concernant les standards de l’IETF et du W3C et de regrouper les activités relatives à XML du projet Apache. Il regroupe de nombreuses entreprises actives dans le domaine (dont IBM, Lotus, Sun, Exoffice et Bowstreet) et gère les sous-projets suivants :

  • Xerces : Parsers XML en Java, C++ et Perl (anciennement XML4J d’IBM)
  • Xalan : Processeurs de feuilles de style XSLT (anciennement LotusXSL de Lotus)
  • Cocoon : Système de publication sur le web basé sur XML
  • FOP : Objets de formatage XSL
  • Xang: Serveur d’applications Web écrites en Java utilisant XML, XSLT et ECMAScript (Java Script)
  • SOAP: (Simple Object Access Protocol) est une implémentation http://www.w3.org/TR/SOAP du W3 d’un protocole d’appel de méthodes sur un objet distant utilisant un protocole basé sur XML.
  • Batik: est une boite à outil Java pour la visualisation, la manipulation et la génération d’images SVG (Scalable Vector Graphics).
  • Crimson: est le successeur du parser de Sun Project X. Il devrait à terme fusionner avec Xerces pour devenir Xerces Java.

Ce projet est une avancée majeure vers l’acceptation large des logiciels Open Source. Il concrétise l’engagement de grandes sociétés informatiques sur la voie du logiciel libre.

Le développement de ces outils est http://xml.apache.org/overview.html. Xml.apache.org met à disposition des utilisateurs et développeurs des http://xml.apache.org/mail.html.

Parsers XML

Un parser est un composant logiciel (classes Java en l’occurrence) permettant d’accéder simplement aux données encapsulées dans un fichier XML. C’est donc le composant de base de toute application XML.

SAX permet de produire du code standard qui s’adapte, sans recompilation, à tout parser moyennant quelques efforts. En particulier, on prendra soin de ne pas instancier directement le parser, mais de passer par la classe dédiée (XMLReaderFactory). D’autre part, il est utile de donner la possibilité de paramétrer le nom de la classe du parser (sur la ligne de commande ou dans un fichier de configuration).

JAXP (Java API for XML Parsing), API définie par Sun pour les parsers XML en Java permet d’écrire du code indépendant du parser utilisé pourvu qu’il soit conforme à l’API. C’est très utile pour instancier les parsers DOM dont le standard ne définit que l’API pour la manipulation des documents et non pour obtenir le parser lui même, ce qui conduit à des codes fortement liés au parser utilisé. Un changement de parser en cours de projet peut se révéler alors douloureux.

Moyennant ces quelques précautions, on pourra suivre le rythme effréné du développement des parsers XML et en changer si nécessaire. Tous les parsers récents respectent l’API du Sun.

Project X de Sun

Ce logiciel est gratuit (même pour un usage commercial), et ses sources en sont disponibles (dans le répertoire src).

Le parser de Sun est conforme à XML 1.0, SAX 1.0 et DOM level 1 et implante la version actuelle de XML Namespaces. Il peut tourner sur toute machine virtuelle Java 1.1.6 ou supérieure.

Sun met à notre disposition deux parsers : un parser non validant com.sun.xml.parser.Parser (plus rapide) et un parser validant com.sun.xml.parser.ValidatingParser. Le parser non validant vérifie que le document est bien formé alors que le parser validant vérifie en plus qu’il est conforme à sa DTD.

En plus des standards SAX et DOM, Sun fournit des classes étendant SAX pour implanter les Namespaces, mais aussi d’autres classes utilitaires, comme le TreeWalker permettant de naviguer aisément dans l’arbre du document.

Le parser de Sun délivre des messages d’erreur particulièrement clairs. On notera cependant qu’il faut lui indiquer la Locale en_US pour ne pas obtenir des messages d’erreur incompréhensibles.

Sans préciser la Locale, on obtient par exemple :

com.sun.xml.parser/V-037 fixes

En indiquant la Locale, on obtient :

Element "fixes" does not allow text.

Ce qui est tout de même plus clair ! Le problème vient du fait que la méthode d’initialisation du parser (com.sun.xml.Parser.init()) choisit comme Locale la Locale par défaut de la VM (fr_FR pour une VM sous nos latitudes) qui n’est pas supportée. On pourra indiquer la Locale en_US avec le code suivant :

try {parser.setLocale(new Locale("en","US"));}
catch(Exception e){}

On trouvera https://sweetohm.net/article/projectx.html le code pour corriger ce bug ainsi que la traduction des messages d’erreur en Français.

La documentation du parser fournit de nombreux exemples d’utilisation (dans le sous-répertoire examples).

Mis à part ce problème, ce parser m’a semblé très fiable à l’utilisation.

Sun a donné son parser au projet xml.apache.org, qui devrait à terme le faire fusionner avec le parser d’IBM (voir l’ http://xml.apache.org/pr/0001.txt pour plus d’informations). Il sera bientôt disponible à l’URL suivante : http://xml.apache.org.

Xerces-J (anciennement XML for Java) du projet xml.apache.org

Xerces-J est le nom du projet XML4J depuis qu’IBM en a fait don à xml.apache.org. Il est maintenant géré par ce dernier mais IBM continue de distribuer une version sur son site http://alphaworks.ibm.com/formula. La version 3 de XML4J est basée sur le code de Xerces-J mais XML4J fournit en plus une API de compatibilité avec les versions 2 (contenue dans le fichier xml4j.jar).

Xerces-J est distribué sous forme de binaires (fichier JAR) et sous forme de sources.

Xerces-J supporte SAX versions 1 et 2, DOM versions 1 et 2, ainsi que XML Schema. Le support de Schema, SAX 2 et DOM 2 est encore en développement. Il implémente d’autre part l’API JAXP de Sun pour les parsers XML.

Xerces-J propose deux parsers : org.apache.xerces.parsers.SAXParser et org.apache.xerces.parsers.DOMParser. Il est possible de leur passer des propriétés ou des fonctionnalités à l’aide de l’interface org.xml.sax.Configurable de SAX2. Par exemple, pour que le parser soit validant, on pourra écrire :

SAXParser p=new SAXParser();
try {
  p.setFeature("http://xml.org/sax/features/validation",true);
} catch (SAXException e) {
  System.out.println("error in setting up parser feature");
}

Xerces-J gère les catalogues au format http://www.ccil.org/~cowan/XML/XCatalog.html (version 0.2) dérivé du format de catalogue SGML Open catalog format. Cette fonctionnalité me semble quasiment indispensable pour gérer les DTDs. Pour plus de détails, voir les fichiers org.apache.xerces.readers.XCatalog.java et org.apache.xerces.readers.XMLCatalog.java des sources.

Des exemples sont disponibles dans le sous-répertoire samples.

Ce parser (dans ses versions 1 et 2) m’a donné entière satisfaction, mais on peut lui reprocher ses messages d’erreur pas toujours très clairs.

OpenXML

OpenXML (de Exoffice et Assaf Arkin) a longtemps été le seul parser XML en Open Source. Il a rejoint le projet xml.apache.org, mais n’est pas encore disponible sur le site Apache.

Il supporte XML 1.0, SAX et DOM level 1, ainsi que les catalogues au format XCatalog (version 0.3) et XML Software Autoupdate.

Aelfred

Ælfred est un analyseur très petit (le fichier Jar ne fait que 22 ko), ce qui le rend très intéressant pour un usage dans les applets par exemple. De plus, son occupation mémoire est très faible.

Choix d’un parser

Le parser étant la pièce maîtresse d’une application XML, faire le bon choix est primordial. On peut trouver des benchmarks testant les principaux parsers disponibles :

D’après ces benchmarks il semblerait que :

  • Xerces-J soit le plus rapide
  • ProjectX soit plus respectueux des standards

Cependant, ces tests commencent à dater et j’accorde personnellement peu de crédit aux benchmarks en général. Il ressort de mon expérience personnelle (ayant utilisé de manière intensive XML4J en versions 1 et 2 et ProjectX) que :

  • XML4J est plus rapide sur des machines virtuelles 1.1 alors que ProjectX est plus rapide sur 1.2.
  • Les messages d’erreur de ProjectX sont plus clairs.

En outre, en produisant du code conforme aux standards, il est possible de changer de parser de manière simple. La meilleure solution me semble donc être de tester soi-même les parsers dans l’application.

Processeurs XSLT

Les processeurs XSL transforment un fichier XML en un fichier d’un autre format (html, texte ou LaTeX par exemple) à l’aide de feuilles de style XSL. Ils peuvent donc être invoqués sur la ligne de commande de la manière suivante :

java classe.du.processeur fichier.xml fichier.xsl fichier.???

Lorsqu’on utilise ces programmes pour traiter de petits fichiers sur la ligne de commande, il peut être utile (pour une question de vitesse d’exécution) de désactiver le compilateur JIT en ajoutant la ligne suivante dans le script de lancement :

export JAVA_COMPILER=

Il est possible d’intégrer ces programmes dans une application. Il n’existe pas d’API commune à ces processeurs, mais tous utilisent un parser SAX ou DOM pour construire une représentation en mémoire du document. Le document à traiter pourra alors être communiqué au programme sous forme d’un DOM ou d’une InputSource SAX.

XT de James Clark

Ce programme est sous licence de type Open Source et donc livré avec celles-ci. Cependant, l’absence totale de commentaires rend le code assez imperméable à toute modification ou amélioration.

XT utilise un parser SAX pour lire les fichiers XML et XSL. Tout parser conforme au standard fait l’affaire. On peut lui passer le nom de la classe du parser sur la ligne de commande (sous forme d’une propriété système, -Dorg.xml.sax.parser=le.nom.du.parser).

Il est possible de passer des arguments sur la ligne de commande (sous la forme nom=valeur). Ces arguments, de type chaîne de caractères, peuvent alors être utilisés dans le fichier XSL s’il définit le paramètre correspondant.

XT peut être utilisé comme Servlet (avec un moteur de Servlet de version 2.1 ou supérieur), la classe correspondante est com.jclark.xsl.sax.XSLServlet.

XT définit une API basée sur SAX (interface com.jclark.xsl.sax.XSLProcessor) et une API basée sur DOM (interface com.jclark.xsl.dom.TransformEngine). Cependant, la classe DOM est bien plus lente et moins fonctionnelle que celle basée sur SAX mais indispensable lorsque le document à traiter résulte de la manipulation d’un document DOM en mémoire. Il est même possible de mélanger ces deux méthodes.

XT comporte quelques extensions par rapport à la norme, parmi lesquelles :

  • Appel de méthodes Java. On pourra par exemple écrire le code suivant dans un fichier XSL pour afficher la date :

    <xsl:stylesheet
    version="1.0"
    xmlns:xsl="http://www.w3.org/1999/XSL/Transform"
    xmlns:date="http://www.jclark.com/xt/java/java.util.Date">
    
    <xsl:template match="/">
    <html>
      <xsl:if test="function-available('date:to-string') and
                    function-available('date:new')">
        <p><xsl:value-of select="date:to-string(date:new())"/></p>
      </xsl:if>
    </html>
    </xsl:template>
    
    </xsl:stylesheet>
    
  • Documents multiples : le fragment de document encadré par l’élément <xt:document href="chemin-fichier"> sera enregistré dans le fichier dont le chemin relatif (par rapport au document généré) est donné par l’attribut href. Par exemple, le source suivant génère (en plus du document normalement généré par le traitement du fichier XML en cours) deux fichiers : hello.xml (contenant la chaîne Hello !) et world.xml (contenant le chaîne à laquelle vous pensez). Le répertoire demo contient des exemples plus pertinents de documents multifichiers.

    <xsl:stylesheet xmlns:xsl="http://www.w3.org/1999/XSL/Transform"
    xmlns:xt="http://www.jclark.com/xt"
    extension-element-prefixes="xt">
    
    <xsl:template match="/">
    <xt:document method="xml" href="hello.xml">
    Hello !
    </xt:document>
    <xt:document method="xml" href="world.xml">
    World !
    </xt:document>
    </xsl:template>
    
    </xsl:stylesheet>
    
  • Méthode de sortie additionnelle : permet de rajouter un caractère d’échappement devant certains caractères.

  • Fonctions additionnelles : ajoute trois fonctions à celles du standard : xt:node-set (pour convertir un fragment d’arbre en node-set), xt:intersection (renvoie l’intersection de deux node-sets) et xt:difference (renvoie la différence de deux node-sets).

Ces extensions à la norme s’avèrent être très utiles (en particulier les deux premières) et l’on peut s’attendre à ce qu’elles soient un jour ajoutées au standard (dans la mesure où James Clark est partie prenante dans la définition de ces standards du W3C). Cependant, comme toute extension, elles interdisent toute migration vers un autre processeur XSL.

Malgré quelques limitations (fonctionnalités de la proposition XSLT 1.0 non implantées) et quelques bugs connus, ce programme est très fonctionnel, respectueux des standards et rapide. On regrettera cependant le manque de messages d’erreur qui rend le débuggage de fichiers XSL pénible et l’absence de commentaires dans les sources.

Contre toute attente, son auteur James Clark, en a arrêté le développement car son implémentation n’avait pour but que de tester la recommandation du W3 (dont il est l’éditeur). Des utilisateurs de XT ont cependant mis en place un site de http://4xt.org.

Xalan-Java (anciennement LotusXSL) du projet xml.apache.org

Xalan fait maintenant partie du projet xml.apache.org. Une version C++ est aussi disponible.

Par défaut, Xalan est configuré pour fonctionner avec Xerces, mais il peut s’accommoder de tout parser DOM.

Xalan peut produire des événements SAX, un DOM ou un document XML.

Les feuilles de style sont lues par un parser SAX puis compilées (les expressions XPath et les traitements qui peuvent l’être sans connaître la structure du document XML à traiter).

Il est nécessaire de créer une instance de Xalan par thread (deux threads ne peuvent partager la même instance). C’est certainement peu gênant pour la plupart des utilisations, mais je me demande si ce ne serait pas un problème pour les Servlets (on ne peut alors utiliser une même instance pour toutes les requêtes).

Xalan permet de générer plusieurs fichiers à partir d’un unique fichier XSL lorsque la méthode de sortie est html, xml ou text.

Xalan permet d’appeler une méthode Java ou JavaScript dans un script XSL.

Le point fort de Xalan est le débuggage des fichiers XSL :

  • On peut tracer les templates en cours de génération.
  • Une DTD est fournie pour les sorties de type html.

Il est possible d’utiliser Xalan de trois manières distinctes :

  • Sur la ligne de commande : en lançant la classe org.apache.xalan.xslt.Process et en lui passant le fichier XML, le fichier XSL et le fichier de sortie. La liste des options de la ligne de commande est très complète : on peut valider les fichiers XML et XSL, on peut passer des arguments à la feuille de style, etc.
  • Depuis une autre classe Java : les fichiers XML et XSL peuvent être passés sous forme d’URL, de fichier, de flux de caractères ou de document DOM. La feuille de style peut être passée sous forme compilée. Xalan utilise des wrappers pour combler des lacunes de DOM concernant l’interface des parsers (le code est ainsi indépendant du parser DOM utilisé). La documentation fournit un exemple de programme utilisant Xalan.
  • Dans une applet : permet ainsi d’embarquer le processeur XSL dans une applet et de récupérer le document de sortie sous forme d’une chaîne de caractères.

Pour finir, Xalan fournit une interface de débuggage.

Saxon

Saxon est un ensemble d’outils pour traiter les fichiers XML. Il comporte en particulier un processeur XSLT conforme au standard du W3C, ainsi qu’une bibliothèque Java rendant un service comparable à XSLT mais avec la possibilité de programmer - ce qui permet par exemple d’accéder à une base de données. Il utilise une version modifiée de Ælfred (passant les commentaires à l’application), mais tout analyseur SAX 2 fait l’affaire.

Le processeur XSLT de Saxon permet de générer plusieurs documents à partir d’un seul fichier XML, de chaîner les feuilles de style à appliquer au document XML et de modifier les variables d’une feuille de style (qui ne peuvent normalement pas être modifiées, contrairement à ce que laisse supposer leur nom).

XSL:P de Keith Visco

XSL:P fait maintenant partie du projet xml.apache.org. Il n’implante que le draft du 21.4.1999. (et n’est donc pas à jour par rapport au standard). Une version C++ est en développement (elle est présente sur le http://lxr.mozilla.org/seamonkey/source/extensions/transformiix).

XSL:P peut utiliser XML4j versions 1.1.16 ou 2.0.x, OpenXML, Oracle XML Parser ou ProjectX. Il est configuré par défaut pour utiliser XML4J, mais on peut changer de parser en éditant le fichier xslp.properties dans le fichier JAR.

L’originalité de XSL:P est de disposer de formatters permettant des formats de sortie divers.

XSL:P soufre d’un problème de lenteur du à l’utilisation de DOM comme format de représentation en mémoire des documents.

L’auteur semble envisager de fusionner XSL:P dans Xalan.

Éditeurs XML

Il est possible d’éditer un document XML avec tout éditeur de texte. Cependant, il peut être utile de disposer d’un outil permettant de valider les documents, de connaître les éléments autorisés, etc.

Emacs et PSGML

On ne présente plus Emacs, l’éditeur surpuissant. On peut quasiment tout faire avec (lire son courrier, les forums, éditer du code Java, ou même des fichiers XML, comme je suis en train de le faire en ce moment même).

Emacs possède par défaut un mode SGML adapté à XML, mais ce mode est assez limité. Pour un usage intensif, on lui préférera PSGML, mode permettant d’éditer des fichiers SGML et (depuis sa version 1.2.0) des fichiers XML.

On peut trouver une documentation, en français, sur l’installation de PSGML à l’adresse http://www.linux-france.org/article/appli/emacs/psgml-linuxdoc/sgml-tools-1/ (Attention ! cette documentation n’est plus à jour mais reste utile). La documentation du programme est assez complète, mais on peut trouver un livre complet sur l’utilisation de PSGML à l’adresse http://www.snee.com/bob/sgmlfree.

On notera qu’il est nécessaire de taper M-X xml-mode pour éditer un fichier XML (sans quoi on l’édite en mode SGML, ce qui peut poser des problèmes). Il est aussi possible d’ajouter le commentaire suivant en fin de fichier pour passer au mode XML lors du chargement du fichier :

<!--
Local Variables:
  mode: xml
  sgml-indent-data: t
  sgml-indent-step: 1
End:
-->

XED

XED est un éditeur validant (il lit les DTDs) codé en C, Python et Tk. Il facilite l’édition des fichiers XML (messages d’erreur, possibilité d’enlever les instructions et les commentaires, menu contextuel pour les éléments et attributs, etc.).

La principale limitation de XED vient de l’utilisation de Python qui ne supporte pas l’UNICODE.

Morphon XML Editor

XMLEditor est un éditeur XML écrit en Java. Il permet d’éditer graphiquement un fichier XML (avec une vue de l’arbre et une vue WYSIWYG). On peut aussi voir le résultat de la page HTML générée.

La version testée utilisait pour le formatage un langage qui était une extension du standard XSL (appelé EXSL). La version actuelle utilise CSS et fournit un éditeur adéquat. On peut cependant se demander si le choix de XSLT n’aurait pas été plus judicieux.

XML Pro

XML Pro est un éditeur XML commercial écrit en Java. Il présente une vue de l’arborescence du fichier dans laquelle il est possible d’insérer un élément, d’en supprimer, etc. Une VM 1.2 est nécessaire.

Si la réalisation semble convenable, on regrettera l’absence d’un visualisateur (vers HTML par exemple) dans cet outil visuel. Les utilisateurs militants de Linux regretteront aussi que l’on nous impose le L&F Windows !

L’archive ne fournissant ni documentation, ni script de lancement (même pour Windows), on est bien embarrassé à l’installation du produit (on ne connaît pas la classe Java à invoquer !). Voici un script de lancement pour système UNIX :

#!/bin/sh
XMLPRO_HOME=/usr/local/xmlpro
export CLASSPATH=$XMLPRO_HOME/xmlpro.jar
cd $XMLPRO_HOME
java XMLPro

Un navigateur XML permet de visualiser un fichier XML associé à une feuille de style (XSL, CSS ou autre). C’est un outil essentiel pour l’utilisation de XML à grande échelle sur l’internet et pourtant, les navigateurs XML opérationnels ne sont pas légion.

InDelv XML Browser

La version de test de ce produit comporte un éditeur en version limitée dans le temps et un navigateur XML/XSL gratuit.

L’ensemble est intéressant et plutôt stable. Le choix d’AWT peut être critiqué, mais il donne au programme une vitesse d’exécution très satisfaisante.

De nombreux fichiers d’exemples (dont les oeuvres de Shakespeare) sont fournis, et on prend alors conscience de la puissance du concept : le navigateur charge les fichiers XML qui sont tous mis en forme avec la même feuille de style XSL spécifique aux oeuvres de l’auteur.

Si le concept est très intéressant, le rendu graphique (et en particulier les polices) laissent un peu à désirer et on est encore loin du rendu d’un navigateur HTML comme Netscape.

Amaya

Amaya est le navigateur du W3C et permet de tester les nouveaux protocoles et formats de données. Il est disponible pour Windows et pour UNIX (un fichier RPM est disponible au téléchargement). Amaya comporte de plus un éditeur HTML/XHTML/MathML WYSIWYG gérant les feuilles de style CSS.

En ce qui concerne XML, Amaya est capable d’afficher et d’éditer le XHTML et MathML. On peut en voir une démonstration sur http://www.w3.org/Amaya/MathExamples.html (mais il faut un navigateur capable d’afficher le MathML pour en profiter !).

L’affichage des graphiques vectoriels XML SVG (Scalable Vector Graphics) est prévu pour une prochaine version.

Cocoon

Cocoon est une extension pour gérer le XML côté serveur. In nécessite un serveur HTTP muni d’un moteur de servlets (comme JServ ou Tomcat). Il permet :

  • Générer du HTML, XHTML, WML ou PDF à partir de fichiers XML.
  • De servir du XML à des clients capables de l’afficher (lorsqu’on lui fournit une feuille de style adéquate).
  • D’appliquer des feuilles de style en cascade.
  • De changer la feuille de style en fonction du client.

Le but de Cocoon est de séparer la création, le traitement et la présentation du contenu XML d’un site, qui correspondent à des métiers distincts. En effet, le contenu des pages se trouve dans les fichiers XML, le traitement dans des balises XSP (jeu de balises associées à des traitements) et la présentation dans des feuilles de style XSL.

Les créateurs de Cocoon voient un certain nombre de limitations à son utilisation :

  • Le langage de feuilles de style XSL est encore méconnu, mais cela devrait changer dans un futur proche.
  • Les traitements mis en jeu lors du formatage XSL sont lourds et consomment donc des ressources importantes côté serveur. La résolution de ce problème passe par l’utilisation de navigateurs XML/XSL qui déporteront le traitement côté client (c’est déjà le cas avec IE5).

Exemples de mise en œuvre

Pour conclure cet exposé, je vous propose l’étude d’exemples de mise en oeuvre de XML dans divers domaines d’application.

Génération de pages

WAP SDK In-Fusio

http://www.in-fusio.com est une société Bordelaise proposant des services de jeu sur téléphone mobile. Elle développe entre autre des jeux WAP reposant sur PHP. Pour accélérer le développement de tels jeux (qui comportent tous une procédure d’identification, de gestion des scores, etc.) In-Fusio a développé la plateforme serveur GameZilla qui offre ces services.

Le WAP SDK permet aux développeurs de jeux d’accéder aux services de GameZilla mais aussi de rendre le code du jeu indépendant de la plateforme cible. En particulier, le WML des pages doit être adapté aux deux principaux navigateurs WML que l’on trouve sur les téléphones mobiles (Nokia et Phone.com) et traduites suivant la langue de l’utilisateur.

Il est bien sûr possible de le faire dynamiquement en PHP mais cela imbrique la présentation et la logique du jeu (les templates pour les différentes versions du WML sont noyés dans le code) et est gourmand en ressources (pour obtenir dynamiquement les messages traduits, il faut aller les chercher dans une base de données, ce qui peut impliquer plusieurs requêtes par page).

À cette approche dynamique, nous avons préféré une approche statique:

  • Le code PHP est clairement séparé du WML (séparation de la logique de jeu et de la présentation).
  • On applique une première feuille de style aux sources pour adapter le WML au navigateur du client.
  • Une deuxième feuille de style traduit les références aux messages (de la forme @{reference} en messages dans la langue du client.

Le programme de jeu doit être accompagné d’un fichier XML contenant la traduction des messages et les noms des fichiers des images suivant leur taille (fichier de ressources). Il doit être aussi accompagné d’un descripteur indiquant les configurations supportées (navigateurs, langues et tailles d’images).

Lors de la compilation, le compilateur du SDK génère N répertoires comportant les fichiers compilés. Un répertoire correspond à une configuration possible (par exemple, navigateur Nokia, français et grandes images).

Prenons le cas d’une page d’accueil d’un jeu:

<?xml version="1.0"?>

<?php
// reset fields
$solution="";
session_register("solution");
$nb_attempts=0;
session_register("nb_attempts");
?>

<wml>
 <head>
  <meta http-equiv="Expires" content="Thu, 01 Dec 1994 16:00:00 GMT"/>
  <meta http-equiv="Cache-Control" content="no-cache, max-age=0"/>
 </head>

 <card id="menu" title="@{title}">
  <p align="center"><img src="@{logo}" alt="@{title}"/></p>
  <menu>
   <item href="play.php">@{play}</item>
   <item href="rules.php">@{rules-title}</item>
   <item href="ranking.php">@{ranking}</item>
  </menu>
  <quit>@{quit}</quit>
 </card>
</wml>

Cette page comporte les particularités suivantes:

  • Les guidelines du SDK imposent une séparation claire du code PHP et du WML.
  • On remarque le présence de références du type @{nom}. Ce sont des références à des ressources dont la valeur dépend de la configuration.
  • Certains éléments de la partie WML ne font pas partie de la norme. Ce sont des éléments propres au SDK In-Fusio qui seront ensuite transformés suivant le navigateur ciblé. C’est le cas par exemple de l’élément <menu> qui sera transformé suivant la plateforme cible.

Fichier pour la configuration Phone.com/fr/petitesimages:

<?php
include("../lib/gz_configuration.php");
include("../lib/gz_tools.php");
include("../lib/gz_database.mysql.php");
include("../lib/gz_identification.php");
include("../lib/gz_score.php");
header("Content-type: text/vnd.wap.wml");
echo '<?xml version="1.0" encoding="iso-8859-1"?>';
?><!DOCTYPE wml PUBLIC "-//WAPFORUM//DTD WML 1.1//EN"
                     "http://www.wapforum.org/DTD/wml_1.1.xml">


<?php // reset fields
$solution="";
session_register("solution");
$nb_attempts=0;
session_register("nb_attempts");
?><wml>
 <head>
  <meta http-equiv="Expires" content="Thu, 01 Dec 1994 16:00:00 GMT"/>
  <meta http-equiv="Cache-Control" content="no-cache, max-age=0"/>
 </head>

 <card id="menu" title="L'âge du capitaine">
  <p align="center"><b>L'âge du capitaine</b></p>
  <p align="center"><img src="../../img/captain.small.wbmp"
                         alt="L'âge du capitaine"/>
  </p>
  <p><select>
   <option onpick="play.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">Jouer</option>
   <option onpick="rules.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">Règles du jeu</option>
   <option onpick="ranking.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">Scores</option>
  </select></p>
  <do label="Quitter" type="accept"><go href="index.php?
     <?php echo session_name();?>=<?php echo session_id();?>"/>
  </do>
 </card>
</wml>
<?php
//gz_done();
?>

Dans ce fichier, l’élément <menu> a été remplacé par <select> et les éléments <item> par des <option>. Les références à des ressources texte ont été remplacées par les messages en français et les références à des images par leur valeur pour les petites images.

Le fichier généré pour la configuration phone.com/en/grandesimages est le suivant:

<?php
include("../lib/gz_configuration.php");
include("../lib/gz_tools.php");
include("../lib/gz_database.mysql.php");
include("../lib/gz_identification.php");
include("../lib/gz_score.php");
header("Content-type: text/vnd.wap.wml");
echo '<?xml version="1.0" encoding="iso-8859-1"?>';
?><!DOCTYPE wml PUBLIC "-//WAPFORUM//DTD WML 1.1//EN"
                     "http://www.wapforum.org/DTD/wml_1.1.xml">


<?php // reset fields
$solution="";
session_register("solution");
$nb_attempts=0;
session_register("nb_attempts");
?><wml>
 <head>
  <meta http-equiv="Expires" content="Thu, 01 Dec 1994 16:00:00 GMT"/>
  <meta http-equiv="Cache-Control" content="no-cache, max-age=0"/>
 </head>

 <card id="menu" title="Age Of Captain">
  <p align="center">
    <img src="../../img/captain.big.wbmp" alt="Age Of Captain"/>
  </p>

  <p><a href="play.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">Play</a></p>
  <p><a href="rules.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">Rules of the game</a></p>
  <p><a href="ranking.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">High scores</a></p>

  <p><a href="index.php?<?php echo session_name();?>=
     <?php echo session_id();?>">Quit</a></p>
 </card>
</wml>
<?php
//gz_done();
?>

Dans ce fichier, l’élément <menu> a été remplacé par une liste d’éléments <a href=“”>, les références à des ressources texte ont été remplacées par les messages en anglais et les références à des images par leur valeur pour les grandes images.

Cette approche amène beaucoup de souplesse:

  • Si l’on souhaite ajouter une langue, il suffit de rajouter les entrées correspondantes dans le fichier de ressources et dans le descripteur.
  • Si l’on souhaite supporter une nouvelle famille (ou version) de navigateur, il faut simplement écrire la feuille de style adéquate.

Sites des Éditions O’Reilly

Pourquoi avoir choisi XML ?

Le choix de XML nous a semblé le meilleur pour plusieurs raisons :

  • Le site est essentiellement un catalogue (pas exclusivement toutefois, cet article en témoigne). On est donc amené à gérer de nombreuses pages donc la mise en forme est identique (les pages des livres). Il est alors intéressant de dissocier le fond de la forme, afin que les éditeurs n’aient pas à faire du formatage HTML.
  • Les pages se doivent de suivre la charte graphique de celles du site américain, qui est amenée à changer. Avec un site en HTML, la modification de cette charte demanderait à ce que toutes les pages du site soient modifiées manuellement (soit environ 300 pages à l’heure actuelle). Cela donnerait des sueurs froides à tout webmestre.
  • La possibilité de validation des documents permet d’éviter certaines erreurs (d’omission en particulier).
  • À chaque compilation, la syntaxe HTML et les liens de toutes les pages du site sont vérifiés. Nous avons donc l’assurance que le rendu est correct sur tout navigateur et qu’il n’existe aucun lien cassé.
Choix techniques

Les informations pouvant être raisonnablement mises à jour quotidiennement, nous avons opté pour une solution de compilation statique des pages du site : les pages HTML sont générées à partir des sources XML puis envoyées au serveur.

Il existe deux autres solutions :

  • Génération des pages par servlets : les fichiers html sont générées lorsqu’ils sont appelés. Cette méthode est indispensable lorsque les informations contenues dans les pages changent très fréquemment, les pages sont ainsi toujours à jour. Le revers de la médaille est que cette méthode est gourmande en ressources CPU côté serveur.
  • Génération des pages par le navigateur : elle a les avantages de la méthode précédente sans en avoir les inconvénients. Cependant, les navigateurs ne sont pas encore capables de réaliser une transformation XSL de manière fiable. Il est donc préférable de s’en tenir pour le moment au HTML. Dans un futur plus ou moins proche, c’est une solution qui sera probablement envisageable.
Architecture

Le site est généré entièrement à chaque compilation (pour éviter des problèmes de dépendances) à partir d’une arborescence de fichiers XML. Les fichiers de même type sont placés dans le même répertoire. Les types de fichiers sont au nombre de six :

  • Catalogue : ces fichiers présentent les ouvrages du catalogue. Chaque fichier (décrivant un livre) génère entre trois et six fichiers HTML (index, auteur, description, critiques, errata et exemples). Ces pages sont liées entre elles et aux pages des catégories (Java, Logiciels Libres, Perl, etc.).
  • Article : génère l’article sous forme HTML et place un résumé dans les pages de catégories adéquates.
  • brève : ces brèves sont intégrées à la page d’accueil du site et/ou à des pages de catégories.
  • club : génèrent les pages du http://www.editions-oreilly.fr/club.
  • infos : comme les brèves, mais en plus long et sans date.

Les pages d’index (la page d’accueil et les pages des catégories) sont générées par des fichiers XSL appliqués sur l’index XML du site : un fichier XML regroupant tous les fichiers XML des sources. Il est ainsi possible de générer les listes des ouvrages classées par ordre alphabétique, la liste des brèves classées par date, etc.

Ainsi, la page d’accueil regroupe des fragments de nombre de fichiers XML :

Structure de la page d'accueil du site

Les fichiers à l’origine des différentes zones de cette page sont les suivants :

  1. La liste des catégories est codée dans le fichier XSL qui génère la page d’accueil.
  2. Les brèves proviennent du répertoire breves des sources. Seules les brèves ayant index pour catégorie y sont intégrées.
  3. Les articles présentés sur cette page sont ceux marqués de l’élément <nouveau/>.
  4. Suivent des infos issues du répertoire info et de la catégorie index.
  5. Pour finir, la liste des nouveautés est générée à partir des fichiers du catalogue. Seuls les ouvrages dont les fiches sont marquées de l’élément <nouveau/> sont intégrées à cette page.

Pour conclure, je dirais que XML permet de gérer un tel site de manière rationnelle et en préservant les investissements des Éditions O’Reilly du fait que XML est un standard et donc à l’abri du bon vouloir d’un unique éditeur de logiciel.

Programmation d’applications modulaires

L’idée de cette approche de la programmation est de charger un arbre de Beans à partir d’un fichier de configuration XML. on peut en effet assez facilement définir une syntaxe pour “mapper” des beans sur des éléments XML:

  • Lorsque le parser rencontre un élément Foo, il instancie (en utilisant l’API d’introspection) un objet de la classe Foo.
  • Le parser appelle ensuite les méthodes setBar() sur l’objet instancié pour tout attribut Bar.
  • Tout objet instancié est ajouté à son parent (l’élément qui le contient) avec la méthode add().

Par exemple, le fichier XML suivant:

<?xml version="1.0"?>

<GrandPere Nom="Emile">
  <Fils Nom="Bernard"/>
  <Fille Nom="Louise">
    <PetitFils Nom="Marc" Age="10"/>
  </Fille>
</GrandPere>

Lors du parsing de ce fichier, le parser va réaliser les actions suivantes:

  • Instanciation d’un objet GrandPere
  • Appel de la méthode setNom("Emile")
  • Instanciation d’un objet Fils
  • Appel de la méthode setNom("Bernard")
  • Appel de la méthode add(Fils) sur l’objet GrandPere
  • etc…

On obtient en mémoire une structure du type:

Arbre de beans en mémoire

Cette approche est très utile dans la mesure où ce système permet une configuration simple du programme (il suffit de modifier le fichier XML, avec un simple éditeur ou un outil graphique dédié). D’autre part, il est très extensible: pour utiliser un nouveau type de bean, il suffit de le placer dans le CLASSPATH du programme, de placer son élément associé dans le fichier de configuration et le tour est joué !

Cette approche commence à prendre une grande importance en programmation Java et il me semble que c’est maintenant un paradigme incontournable utilisé dans un nombre croissant d’applications récentes.

Nous allons maintenant voir un certain nombre d’exemples de mise en oeuvre de cette approche:

Système de Log de GameZilla

Les logs sont envoyés (par RMI) au serveur de log qui les empile (pour rendre la main immédiatement au client). Les logs sont dépilés par un Consumer qui les envoie aux tuyaux pour filtrage et sérialisation. L’architecture d’un tuyau de log est la suivante:

Architecture du serveur de logs de GameZilla

Le filtre permet de sélectionner les logs à sérialiser dans ce canal de log. Les logs passent ensuite par les channels qui définissent un moyen de persistance (dans des fichiers, dans une BD, par mail ou sur la console).

Pour configurer ce système, nous avons mis en oeuvre la technique de mapping XML/Beans exposée ci-dessus. Voici un exemple de fichier de configuration d’un tuyau de logs:

<pipe name="ExenInfos">

 <filter>
  <and>
   <source name="ExenTFTPServerV1.0"/>
   <priority min="0" max="1"/>
   <not>
    <or>
     <type name="Request"/>
     <type name="TransferComplete"/>
    </or>
   </not>
  </and>
 </filter>

 <channels>
  <file name="/home/casa/tmp/exen-infos.xml" formatter="XmlFormatter"/>
 </channels>

</pipe>

Ce fichier de configuration indique que:

  • On applique un filtre sélectionnant les logs dont la source est ExenTFTPServerV1.0, dont le priorité est comprise entre 0 et 1 et dont le type n’est ni Request, ni TransferComplete.
  • Ils sont envoyés dans un fichier exen-infos.xml après avoir été formatés en XML.

L’arbre d’objets associés à un tuyau est construit à partir du fichier de configuration puis les logs y sont envoyés lors du fonctionnement du serveur. L’avantage de cette solution est que sa mise en oeuvre est relativement simple et il n’est pas nécessaire de développer un outil graphique dans la phase de développement.

Pour la configuration à chaud, les fichiers sont envoyés à l’interface d’administration par RMI. Le serveur stoppe les threads de consommation de la pile de logs, construit l’arbre des tuyaux puis relance les threads.

D’autre part, le système est facilement extensible car il suffit, pour ajouter un channel (SMS par exemple), de développer le bean correspondant (en implémentant une interface propre aux channels) , de le placer dans le CLASSPATH puis de changer le fichier de configuration.

Free Java Installer

Ce programme est un auto-installeur Java sous licence GPL. Il permet de construire un jar qui est un programme d’installation. Examinons un exemple de fichier de configuration:

<?xml version="1.0" encoding="iso-8859-1"?>

<install jar="/tmp/fiji-0.4.jar"
         logo="lib/logo.gif">

    <text title="FiJI"
          text="This program will install Fiji on\
                your computer. Hit [|>] to continue\
                or [O] to abort installation."/>
    <license file="lib/LICENSE"/>
    <copy dir="tmp"
          property="fiji.home"
          defaults="Windows=c:\Fiji,Unix=/usr/local/fiji">
          <filter file="bin/fiji" from="@HOME@" to="${fiji.home}"/>
          <filter file="bin/fiji.bat" from="@HOME@" to="${fiji.home}"/>
    </copy>
    <link from="${fiji.home}/bin/fiji"
          to="/usr/local/bin"
          mandatory="no"/>
    <append file="c:\autoexec.bat"
            line="set PATH=%PATH%;${fiji.home}\bin"
            os="Windows"
            mandatory="no"/>
    <text title="Congratulation !"
          text="FiJI have been installed succesfully.\
                Hit [O] to terminate this program."/>
</install>

Chacun des éléments de ce fichier correspond à une étape de cette installeur (une tâche):

Écran d'acceuil

Cet écran correspond à l’élément XML suivant:

<text title="FiJI"
      text="This program will install Fiji on\
            your computer. Hit [|>] to continue\
            or [O] to abort installation."/>

Écran de licence

Celui-ci correspond au suivant:

<license file="lib/LICENSE"/>

Lors de la construction de l’installeur, le fichier XML de configuration est parsé et l’arbre de beans (qui étendent la classe Task) construit. Cet arbre est ensuite sérialisé dans le fichier jar qui constitue l’installeur.

Lorsque l’installeur est lancé, il désérialise l’arbre des tâches et appelle la méthode process sur le bean racine. Le fichier XML de configuration n’est plus nécessaire et n’est donc pas embarqué dans le fichier jar.

Cette approche permet de rendre le programme extensible du fait que l’on peut programmer d’autres tâches. Pour les utiliser, il suffit de les placer dans le CLASSPATH et de les invoquer dans le fichier de configuration.

Cette technique qui me semble extrèmement prometteuse est de plus en plus utilisée en programmation Java. On pourra en particulier étudier le fonctionnement du programme http://jakarta.apache.org/ant qui repose sur le même principe.